La dépression : une maladie omniprésente mais encore trop méconnue et stigmatisée

Selon une étude exclusive menée en collaboration avec l’institut OpinionWay dans le cadre de cette campagne, plus de 3 Français sur 5 déclarent se sentir concernés par les troubles dépressifs (37% personnellement, 35% par une personne de leur entourage).

Bien que 7 Français sur 10 déclarent bien connaître les troubles dépressifs, les résultats de l’étude OpinionWay pour Inicea mettent en lumière une certaine méconnaissance, renforçant ainsi les stéréotypes et le tabou autour de la prise en soins.

Idées reçues, tabous, stigmatisation : une perception erronée des troubles dépressifs peut avoir des impacts sur leur prise en charge :

Les troubles dépressifs renvoient encore dans l’imaginaire collectif à une incapacité à gérer des situations, des émotions… Il s’agit pourtant d’une vraie maladie, et comme les autres maladies, elle se soigne ! Il est fondamental aujourd’hui d’identifier ces troubles et de les traiter au même titre que les maladies physiques. Parce que les troubles psychiques requièrent une attention sérieuse et une intervention précoce, les préjugés ne doivent plus retarder le diagnostic des personnes concernées et leur accès aux soins.

Dr Claire Gindre, Médecin expert psychiatrie à la Direction Médicale de Clariane France

Perceptions et stigmatisation : des idées reçues qui persistent

1 Français sur 4 pense qu’il suffit de "bonne volonté" pour sortir d’une dépression, 1 sur 5 que la dépression n’est qu’une forme de tristesse, ou que consulter un psychologue signifie être incapable de gérer ses problèmes. Par ailleurs, plus d’1 Français sur 2 estiment que les établissements de santé mentale sont des lieux de dernier recours.
Ces perceptions erronées, couplées à une minimisation des troubles contribuent à stigmatiser et isoler les personnes concernées :

  • 44 % des français estiment que la dépression ne touche qu’1 personne sur 10 alors qu’en réalité elle touche 1 personne sur 5.
  • 44 % des Français souffrant ou ayant souffert de dépression se sont sentis jugés par leur famille, et 37 % par leurs amis ou collègues.
  • Pour certains, ce rejet va même plus loin, avec 23 % des patients déclarant avoir eu moins de contacts avec certains de leurs proches.

Près de 4 personnes sur 10 concernées par la dépression ont le sentiment de se sentir jugées par leur entourage, et 30 % se sentent même rejetées par leur famille.

Aujourd’hui, 71% des Français confirment que les troubles dépressifs sont considérés comme tabous par les proches, il est temps de briser ces censures et de traiter la dépression avec la même urgence et le même sérieux que les maladies physiques.

« Les Français sont nombreux à être concernés par les troubles dépressifs, eux-mêmes ou via leur entourage. Il paraît donc important de communiquer à ce sujet, afin d’augmenter leur niveau d’information, faire diminuer les idées reçues et la stigmatisation et améliorer le dépistage et la prise en charge des troubles ».

Nadia Auzanneau, directrice du département Santé et responsable RSE OpinionWay

Prise de conscience et prise en charge : un enjeu majeur de santé publique et sociétal

On observe une tendance à la sous-estimation du nombre de Français souffrant de troubles dépressifs au cours de leur vie : à peine ¼ des Français connait la prévalence des troubles dépressifs en France.
De plus, les Français sous-estiment les causes biologiques de la maladie. Un événement traumatisant (accident, deuil, etc.), l’isolement social et le stress constituent les trois causes les plus fréquentes des troubles dépressifs selon les Français
Les stéréotypes autour des troubles dépressifs entraînent non seulement un jugement mais aussi un rejet des proches, qui pourraient pourtant être des moteurs dans l’accès aux soins.
Plus de 3 Français sur 5 déclarent avoir souffert / souffrir personnellement d’une dépression ou connaitre une personne de leur entourage qui souffre / a souffert d’une dépression. 13 % des sondés déclarent souffrir d’un trouble dépressif au moment de l’étude, 28 % en avoir souffert dans le passé.
Les préjugés ne doivent plus retarder le diagnostic et la prise en charge des personnes concernées, l’étude montre que 18% des personnes interrogées ont déclaré avoir souffert ou souffrir de troubles dépressifs et n’ont pas été diagnostiquées, un pourcentage qui grimpe à 28% chez les moins de 35 ans.
Les conséquences de la dépression sur la qualité de vie des personnes sont considérables et sont un réel enjeu de santé publique et sociétal et dans le cadre de troubles dépressifs, nous soulignons d’ailleurs que parmi les personnes concernées, non diagnostiquées :

  • 50 % ont pris des anti-dépresseurs et 13 % ont eu recours à d’autres médicaments, soit une proportion significative de patients concernés qui n’ont pas (eu) accès à un traitement approprié.
  • Seuls 34 % ont vu un médecin généraliste, 32 % un psychologue, et 32 % un psychiatre.
  • 22 % ont arrêté de travailler (démission ou arrêt maladie) ou arrêté leurs études.
  • 11 % ont commencé à boire ou augmenté leur consommation d’alcool.

Par conséquent, il nous semble primordial d’informer sur les pathologies pour sensibiliser à l’importance de libérer la parole autour de la santé mentale. Un levier crucial pour combattre les idées reçues et améliorer la prise en soin des troubles psychiques en France.

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