Interview du Docteur Froelich, nouveau médecin psychiatre à la Clinique de la Mare Ô Dans
Retour
Publié le 18.07.2019

Interview du Docteur Froelich, nouveau médecin psychiatre à la Clinique de la Mare Ô Dans

"L’avantage de travailler dans un établissement de soins, c’est de pouvoir disposer d’une équipe pluridisciplinaire, de pouvoir confronter les points de vue et de proposer toutes sortes de thérapeutiques"

Le Docteur Fabien Froelich a rejoint l’équipe médicale de la Clinique la Mare Ô Dans au mois de juin 2019. Découvrez dans cette interview son parcours, ses motivations, son approche et sa vision de la psychiatrie. 
 

Quel est votre parcours ?

Mon parcours est un peu atypique, car avant d’intégrer le domaine médical et en particulier la psychiatrie, j’ai réalisé des études de sciences humaines au sein de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan (Antenne Ker Lann) et de Sciences Po Paris. Je travaillais principalement dans le domaine de l’anthropologie sur des objets articulant corps et esprit tels que la conscience, la perception, les pratiques physiques… La complexité de ces objets nécessite en fait une approche pluridisciplinaire ; c’est pourquoi j’ai exploré d’autres champs comme la philosophie, la psychologie, les neurosciences, et je suis venu à m’intéresser progressivement aux pathologies touchant cet ensemble corps-esprit et donc, par extension, à la psychiatrie. J’ai donc repris des études de médecine à la faculté de Rouen dans le but de m’orienter vers cette discipline. Après l’internat et trois ans en tant que Praticien Hospitalier au sein du CHR du Rouvray, j’ai décidé d’installer mon exercice à la Clinique de la Mare Ô Dans.

Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre le projet médical de la Clinique La Mare Ô Dans ?

Afin de traiter au mieux les souffrances psychiques des patients, leurs conditions d’admission, d’hébergement et de prise en charge sont fondamentales et c’est une chance pour le psychiatre de pouvoir les accueillir dans une structure moderne telle que la clinique de la Mare Ô Dans. Le cadre, l’équipe pluridisciplinaire, les activités proposées, l’alimentation sont autant de facteurs qui vont aider le patient à retrouver un équilibre psychique.

D’un point de vue médical, on m’a laissé l’opportunité de venir m’installer avec deux collègues avec qui j’avais pris l’habitude de travailler au CHR du Rouvray et pouvoir recréer cette dynamique de travail a été un argument majeur. Nous avons en outre la liberté d’élaborer un projet médical en y intégrant les dernières innovations thérapeutiques comme la réalité virtuelle ou la neuro-stimulation. L’établissement permet une certaine réactivité quant à la création et l’application de projets, aussi variés soient-ils.

Quelle est votre approche et votre vision de la psychiatrie ?

Comme la majorité de mes confrères, j’essaie d’avoir l’approche la plus intégrative possible. Les avancées actuelles dans le champ des neurosciences nous permettent de mieux comprendre les désordres microbiologiques participant à la formation des pathologies psychiatriques. Ainsi, cet éclairage scientifique nous permet d’être plus pertinent sur le choix des thérapeutiques. Elles sont avant tout pharmacologiques mais nous nous orientons également de plus en plus vers la neuro-stimulation avec des procédés tels que la r-TMS ou l’electroconvulsivothérapie.

Aussi, pour une approche globale du patient, l’apport de la psychothérapie est indispensable.

Selon les pathologies et les dispositions des patients, nous pouvons faire appel aux thérapies cognitivo-comportementales, à l’hypnothérapie, aux thérapies analytiques, familiales…Enfin, l’aspect social est indissociable de notre discipline car, parfois, le handicap fonctionnel induit par la pathologie est tel qu’un travail de réhabilitation et de réinsertion socio-professionnelle est indispensable. Nous travaillons donc sur plusieurs axes pour tenter d’appréhender l’individu dans sa globalité.

En psychiatrie, plus que dans d’autres disciplines, les patients nous donnent accès à leurs émotions, leurs intentions, leurs perceptions et par conséquent, la notion de confiance et d’alliance est au cœur de la relation médecin-malade.

Quelles sont les pathologies que vous traitez ?

Au sein de la clinique, nous traitons toutes sortes de pathologies psychiatriques. La majorité est représentée par les troubles de l’humeur telles que la dépression et la bipolarité. Nous soignons également beaucoup de troubles anxieux comme les phobies, les troubles obsessionnels compulsifs, les troubles paniques, les états de stress post traumatique. Nous recevons aussi des patients atteints de schizophrénie, de trouble du comportement alimentaire ou encore d’addictions. Les profils sont assez variés, ce qui constitue la richesse de la discipline.

Qu’est-ce qui vous intéresse dans votre travail ?

Selon moi, ce qui rend la psychiatrie attractive, c’est la mobilisation et l’application de connaissances et compétences issues de différents domaines pour apporter une meilleure qualité de vie aux malades. C’est un travail parfois long et difficile mais tenter d’approcher la complexité de l’humain est passionnant. Il y a beaucoup d’imprévus dans cette activité, et les nécessaires adaptations et remises en question rendent le travail beaucoup moins routinier.

L’avantage de travailler dans un établissement de soins, c’est de pouvoir disposer d’une équipe pluridisciplinaire, de pouvoir confronter les points de vue et de proposer toutes sortes de thérapeutiques. Comme je le disais, les recherches en psychiatrie sont de plus en plus fécondes et nous comprenons de mieux en mieux les pathologies que nous tentons de réguler. Ce caractère évolutif rend notre travail intéressant.

En 2016, vous avez obtenu le prix clinique de l’Institut de psychiatrie, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

L’institut de psychiatrie est une structure nationale créée autour du Groupement De Recherche (GDR) 3557. Il regroupe 34 équipes de recherche ou de cliniciens dans un partenariat impliquant le CEA, l’INRIA, l’INRA, l’INSERM, le CNRS et 16 universités. Son objectif est de créer un espace collaboratif de recherche visant à développer une stratégie scientifique partagée autour de thèmes prioritaires de la Psychiatrie. Chaque année, cet institut décerne 3 prix au terme du congrès de l’Encéphale.

J’ai eu l’honneur de me voir attribuer en 2016 le prix de la recherche clinique pour mon travail sur la modulation glutamatergique dans la schizophrénie résistante.

Il s’agit en fait d’une démarche effectuée dans le cadre de mon activité de praticien au CHR du Rouvray. J’étais co-responsable d’une unité d’hospitalisation spécialisée dans la schizophrénie résistante aux traitements usuels et je me suis intéressé à des stratégies d’innovation thérapeutique pour tenter de réduire les symptômes résistants aux molécules actuellement utilisées pour traiter la schizophrénie.

=> En savoir plus sur la Clinique la Mare Ô Dans

Plus d’actualités

Actualités Expertise soins