L’angoisse nocturne, aussi appelée attaque de panique nocturne, est un trouble du sommeil consécutif à un problème d’anxiété. L’angoisse nocturne survient au moment du coucher ou pendant la nuit et s’accompagne de symptômes physiques et psychiques. Il existe trois cas d’angoisses nocturnes possibles.
 

Les angoisses du soir 

Au moment du coucher, lorsque l’individu est au calme, des pensées inquiétantes l’envahissent. Celles-ci se traduisent par des ruminations et des manifestations corporelles, proches de l’attaque de panique : gorge nouée, sentiment d’oppression thoracique, impression de suffoquer et de ne pas bien respirer. Des douleurs au niveau des membres peuvent également se faire sentir.

Généralement, l’individu ne peut pas rester allongé. Il est dans un état de tension physique et psychique qui l’empêche de s’endormir. Avec le temps, il recule l’heure d’aller au lit et se couche de plus en plus tard, ayant toujours quelque chose à faire pour s’occuper l’esprit et ne pas penser à ce qui l’inquiète.

Les angoisses pendant la nuit 

Certaines personnes souffrent d’angoisses pendant la nuit. Celles-ci sont réveillées brutalement par leurs angoisses en plein milieu de leur sommeil. Elles se réveillent généralement en sueur, ont des palpitations, se sentent oppressées et ont des difficultés à respirer. Elles ne comprennent généralement pas ce qui leur arrive et paniquent. C’est un moment éprouvant à vivre.

Les angoisses entraînant un réveil prématuré

Chez d’autres personnes, les angoisses nocturnes les réveillent de manière prématurée, avant l’heure normale prévue. De la même manière, ces personnes ont des difficultés à respirer, se sentent oppressées. Elles sont paniquées et ne savent pas ce qu’elles ont. Elles ont l’impression que leur journée commence très mal, que ce réveil prématuré annonce un mauvais présage et qu’il pourrait se produire une catastrophe. Elles peuvent rester dans cet état de gêne plusieurs heures.

Semblables aux symptômes d’une attaque de panique, les symptômes de l’angoisse nocturne se caractérisent par : 

• un réveil brutal ; 
• des sueurs ;
• des palpitations ;
• la gorge nouée ;
• une sensation d’oppression ou de difficulté à respirer ;
• des nausées ;
• les mains et les jambes qui tremblent ;
• un sentiment de panique ;
• des angoisses de mort ;
• des douleurs thoraciques et abdominales ;
• des cauchemars ou images livides ;
• l’impression de devenir fou, de perdre le contrôle de soi. 

  
L’individu peut ressentir un ou plusieurs des symptômes ci-dessus avec une intensité plus ou moins forte. 

Le Pr Ferreri explique en outre que l’angoisse nocturne peut être extrêmement invalidante au quotidien. Elle peut avoir des conséquences sur l’état psychique de la personne avec des répercussions importantes sur le moral et, au fil du temps, sur sa santé physique. En effet, le manque de sommeil aggrave l’anxiété, l’irritabilité, et provoque d’autres problèmes de santé : c’est un cercle vicieux qui se met alors en place. En outre, plus les crises d’angoisse nocturnes sont récurrentes, plus le moment du coucher devient une source d’anxiété, par crainte de vivre une nouvelle crise.

Les crises d’angoisse nocturnes ou attaques de panique nocturnes peuvent résulter de nombreux facteurs : 

• des facteurs de stress à la maison ou au travail (surcharge de travail, enfants, agression, divorce, disputes, etc.) ;
• des addictions à l’alcool ou à des substances qui vont soit perturber l’architecture du sommeil soit entraîner des manifestations de manque en pleine nuit ; 
• des cauchemars traumatiques ; 
• la prise de médicaments (corticoïdes, certains antidépresseurs…). 

  
Le Pr Ferreri explique que, très souvent, derrière l’angoisse nocturne se cachent en réalité d’autres pathologies anxieuses, comme un trouble anxieux généralisé, un trouble panique, un trouble de stress post-traumatique ou une addiction. Dans le cas de cauchemars traumatiques, la personne sait généralement pourquoi elle se réveille en pleine nuit et pourquoi elle fait des cauchemars. C’est souvent le signe d’un stress post-traumatique.
  
Avant de poser son diagnostic, le professionnel de santé devra dans un premier temps rechercher si, derrière ces angoisses nocturnes, il n’y aurait pas d’autres pathologies organiques dont les symptômes peuvent être similaires. L’apnée du sommeil, par exemple, peut provoquer le même type de manifestations physiques. L’individu se réveille brutalement en pleine nuit, transpire, suffoque, se sent oppressé… Il se sent inquiet et a la désagréable impression que quelque chose ne va pas.

Avoir des difficultés d’endormissement ou des nuits perturbées ponctuellement, à cause d’une période de stress au travail ou d’un souci familial, est tout à fait normal. Toutefois, lorsque cela devient répétitif et invalidant, il est important de s’interroger et de ne pas hésiter à se rapprocher d’un professionnel de santé.

Adopter une bonne hygiène de vie 

Pour se protéger du stress et de l’anxiété au quotidien, il est essentiel d’adopter une bonne hygiène de vie : 

• privilégier une alimentation équilibrée au quotidien et manger léger le soir ;
• pratiquer une activité physique régulière et faire du sport pour évacuer le stress de la journée et relâcher les tensions ;
• diminuer sa consommation de tabac et de café à partir d’une certaine heure. 
• réaliser une activité relaxante (dessiner, peindre, tricoter, jouer d’un instrument de musique, cuisiner, faire du yoga ou de la méditation, etc.).

  
Si vous êtes sujet aux angoisses au coucher ou à des réveils nocturnes, certaines bonnes pratiques et petits rituels peuvent vous mettre dans de bonnes conditions pour dormir et chasser les pensées anxiogènes de votre esprit :

• éviter les écrans au moins 1 heure avant de se coucher ;
• privilégier un peu de lecture avant de s’endormir ; 
• se coucher à heure fixe afin de réguler les hormones du sommeil et favoriser l’endormissement ;
• dormir dans une chambre aérée et pas trop chauffée (18 à 20 °C maximum) ;
• écrire les événements importants de sa journée dans un carnet le soir afin d’évacuer les angoisses ;
• noter 3 choses positives par jour pour booster son niveau de bonheur ; 
• se donner des objectifs réalistes pour la journée du lendemain ou organiser mentalement sa journée pour gagner en sérénité. 

La prise en charge médicamenteuse 

Lorsque les crises d’angoisses nocturnes se répètent, que vous accumulez de la fatigue car vos nuits de sommeil ne sont pas complètes et réparatrices, il est recommandé de consulter un professionnel de santé. En fonction de vos symptômes, celui-ci pourra vous prescrire un traitement.
  
Si la cause des angoisses nocturnes est très conjoncturelle (une période compliquée au travail ou bien une séparation, par exemple), la prise d’un anxiolytique peut suffire. Les benzodiazépines anxiolytiques agissent rapidement et soulagent les crises d’angoisse. On limite la durée de prescription à quelques jours pour prévenir une dépendance. 

En revanche, si la cause des angoisses nocturnes est chronique, la mise en place d’un traitement de fond de l’anxiété, par exemple à base d’antidépresseur sur plusieurs mois, peut être nécessaire. Ce traitement  permet de limiter les risques de rechute et d’éviter que les crises d’angoisse nocturne s’aggravent. 

La thérapie comportementale pour traiter les angoisses nocturnes

Les psychothérapies cognitives et comportementales (TCC) sont le plus souvent utilisées dans le traitement des troubles paniques et des troubles anxieux. La mise en place d’une TCC apprend au patient à reconnaître ses modes de pensée, à devenir moins sensible aux manifestations physiques effrayantes et aux sentiments de terreur qu’il ressent lorsque la crise survient, et à comprendre l’origine de ses angoisses. Cette thérapie est notamment très intéressante pour les personnes qui sont envahies par des pensées inquiétantes au moment du coucher. 

Les exercices de respiration pour calmer ses angoisses nocturnes

Lorsque la montée d’angoisse survient, la première chose à faire est de prendre conscience que ce qui vous arrive n’est pas dramatique et qu’il y a un début et une fin à la crise d’angoisse. Vous pouvez vous lever pour boire un verre d’eau, vous passer un peu d’eau fraîche sur les mains, le cou et le visage pour vous rafraîchir, mais ne tardez pas à vous recoucher pour ne pas perdre votre cycle de sommeil.
  
Pratiquer un exercice de respiration profonde comme la cohérence cardiaque est très efficace pour calmer ses angoisses nocturnes. Le simple fait d’ajuster votre respiration va permettre de ralentir votre rythme cardiaque, activer le système nerveux parasympathique et d’induire des sentiments de calme et de relaxation. Le Pr Ferreri préconise d’essayer d’associer une imagerie mentale positive à la respiration pour retrouver le calme et la sérénité progressivement.

 

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Photo angoisse nocturne : ©Photo de Ben Blennerhassett sur Unsplash