Maladie chronique : définition

Les maladies chroniques sont des maladies de longue durée, évolutives, qu’on ne peut pas toujours guérir. Par exemple : 

  • les maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, hypertension artérielle, etc.) ;
  • les cancers (cancer du col de l’utérus, cancer du côlon, cancer de l’estomac, cancer du foie, cancer du sein, etc.) ;
  • les maladies respiratoires (bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), asthme, apnée du sommeil, mucoviscidose, etc.) ;
  • les maladies endocriniennes (diabète, hyperthyroïdie, hypothyroïdie, obésité, etc.) ; 
  • les maladies de santé mentale (dépression, troubles anxieux, troubles du comportement alimentaire, trouble bipolaire, etc.) ;
  • les maladies rhumatologiques (arthrose, sciatique, lombalgie, fibromyalgie, etc.) ;
  • les maladies neurologiques (épilepsie, maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson, etc.) ;
  • les maladies gynécologiques et urinaires (endométriose, insuffisance rénale, incontinence urinaire, calculs rénaux, etc.) ; 
  • les maladies de peau (eczéma, urticaire, psoriasis, vitiligo, etc.). 

Selon Santé publique France, la tendance est à l’augmentation des maladies chroniques. En 2021, 12 millions de Français souffraient d’une maladie chronique reconnue comme affection de longue durée (ALD). En un peu plus de 10 ans, la prévalence de ces maladies est passée de 14,6 % à 17,8 %.  

Certaines maladies chroniques augmentent plus vite que d’autres, comme l’insuffisance cardiaque, le diabète, les maladies rénales chroniques, les maladies coronariennes, la BPCO, les cancers et les maladies de santé mentale.

Pourquoi observe-t-on une montée des maladies chroniques ?

Ces maladies sont multifactorielles. Leur augmentation est notamment due : 

  • Au vieillissement de la population : plus on avance en âge, plus on a de probabilités de développer une ou plusieurs maladies chroniques. Cela est lié à notre développement cellulaire.
  • À une mauvaise hygiène de vie : la sédentarité, l’alimentation ultra-transformée et un sommeil de mauvaise qualité impactent considérablement notre santé, tout comme la consommation de toxiques (alcool, tabac…). Ces comportements s’installent d’ailleurs dès le plus jeune âge.
  • Au stress chronique : à long terme, il peut engendrer une augmentation du risque de cancers, de maladies auto-immunes (psoriasis, asthme, arthrite, maladie de Crohn), de troubles de santé mentale (dépression, burn-out, anxiété). Nos modes de vie, les bouleversements mondiaux, la COVID-19 ou encore l’accès à trop d’informations sont des éléments très perturbants pour la santé mentale de la population.
  • À la pollution de l’air, tant intérieure qu’extérieure : associée au tabac, elle joue un rôle dans l’apparition de maladies, telles que la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), 3e cause de décès au monde, mais aussi l’asthme et certains cancers. 

Quelles sont les conséquences de la montée des maladies chroniques ?

L’augmentation des maladies chroniques a des conséquences multiples et complexes. 

Un impact majeur sur la qualité de vie

Les maladies chroniques ont un retentissement important sur la qualité de vie des individus. Leur chronicité induit au mieux un déficit fonctionnel et au pire un handicap qui impacte toutes les dimensions de la vie des personnes : familiale, sociale et professionnelle.
Si la France est dans les premiers rangs des pays européens en termes d’espérance de vie, elle se situe au 10e rang concernant l’espérance de vie en bonne santé

Des comorbidités

Fréquemment, ces maladies s’entremêlent, à cause de facteurs de risque communs, de complications, mais aussi de certains traitements prescrits qui facilitent l’apparition d’autres maladies. Par exemple :

  • la BPCO, qui est souvent associée au développement d’une coronaropathie, peut aussi entraîner un infarctus ; 
  • l’hypertension artérielle peut provoquer une insuffisance rénale, des accidents vasculaires cérébraux (AVC), mais aussi des maladies cardio-vasculaires ;
  • l’obésité entraîne très souvent du diabète par des mécanismes d’insulino-résistance ;
  • l’hypertension artérielle, le diabète, l’hypercholestérolémie et l’obésité sont aussi associés à un risque augmenté de démence et de maladies cardio-vasculaires. 

Les études démontrent également une multimorbidité de plus en plus précoce. Environ un quart des 45-54 ans cumule déjà au moins deux pathologies chroniques. Les femmes et les personnes ayant les niveaux de revenus et d’éducation les plus faibles sont les plus concernées.

Un coût de prise en charge élevé

Ces maladies nécessitent des traitements lourds, au long cours, souvent très coûteux, mais aussi des hospitalisations.
Selon l’Assurance Maladie, en 2022, 112 milliards d’euros ont été consacrés à la prise en charge des maladies chroniques sur 190,3 milliards d’euros de dépenses totales.

Pourquoi la prévention des maladies chroniques est-elle essentielle ?

Tout l’enjeu est d’éviter que ces maladies se développent et s’installent. S’il n’est pas possible d’agir sur les facteurs de risques génétiques et les prédispositions familiales, d’autres sont modifiables

Lorsque l’on met en place une bonne hygiène de vie et de bons comportements, on limite considérablement la survenue de ces maladies. Pour réduire le risque d’apparition de maladies chroniques et rester en bonne santé, le Dr Oliver donne plusieurs recommandations : 

  • L’arrêt du tabac.
  • La diminution de la consommation d’alcool : une consommation modérée et pas tous les jours (2 doses par jour maximum, zéro dose étant l’idéal).
  • Une alimentation saine et équilibrée : des aliments de saison, peu riches en graisse, en sel et en sucre. Des repas pris à heures fixes. Les aliments ultra-transformés sont à bannir.

  • La pratique d’une activité physique adaptée et régulière : au moins 30 minutes d’activité modérée, comme la marche rapide, au minimum 5 fois par semaine.
  • La lutte contre la sédentarité : se lever et marcher quelques minutes au moins toutes les 2 heures.
  • La réduction du stress par la pratique d’activités physiques, de techniques de relaxation et de respiration.
  • Un sommeil de qualité : se coucher et se lever à heures fixes (y compris le week-end), dans une pièce plongée dans le noir et à bonne température. Pas d’écran au moins 2 heures avant le coucher.
  • Une aération quotidienne matin et soir pendant 15 minutes de nos lieux de vie. Éviter les bougies, l’encens et les sprays, toxiques pour notre santé.  

Avoir un médecin traitant et aller le voir régulièrement sont aussi des gestes de prévention à adopter. Tout comme être à jour dans ses vaccinations. Il existe un calendrier vaccinal renouvelé chaque année qui indique la bonne conduite justifiée de la vaccination par tranche d’âge.

Quel est le rôle du dépistage précoce des maladies chroniques ?

L’objectif du dépistage précoce est de trouver la maladie à un stade débutant avant que les symptômes ne soient trop importants. La maladie est déjà là, mais il est possible d’intervenir rapidement pour améliorer les chances de traitement et limiter les complications

Le Dr Oliver donne quelques exemples : 

  • Un diabète découvert à un stade précoce peut être traité immédiatement par des mesures hygiéno-diététiques. Un traitement n’est pas forcément nécessaire et le patient évite toute complication de sa maladie.

  • Une BPCO, diagnostiquée à un stade 1, nécessite l’arrêt total du tabac et la mise en place d’une bonne hygiène de vie, ce qui permet au patient de vivre tout à fait normalement tout au long de sa vie.


Il existe plusieurs outils et dispositifs pour faciliter le dépistage précoce.

Mon bilan prévention 

Il s’agit d’un dispositif prévu dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, pris en charge à 100 %. Il comprend 4 rendez-vous médicaux à différents âges de la vie :

  • 18-25 ans ;
  • 45-50 ans ;
  • 60-65 ans ;
  • 70-75 ans.

Médecins, infirmiers et sage-femmes peuvent être consultés sur plusieurs thématiques : 

  • antécédents médicaux familiaux et personnels ;
  • habitudes de vie ;
  • repérage de maladies chroniques ;
  • bilan général de santé ;
  • bien-être mental et social.

Les dépistages organisés des cancers

  • Le dépistage du cancer du sein tous les deux ans pour les femmes de 50 à 74 ans, sans symptômes ni antécédents familiaux. Grâce au dépistage, plus de 10 000 cancers agressifs sont dépistés chaque année et peuvent être soignés plus tôt.
  • Le dépistage organisé du cancer colorectal tous les deux ans pour tous, dès 50 ans et jusqu’à 74 ans. L’accès au kit de dépistage par l’intermédiaire de son médecin ou pharmacien est gratuit. Le test est simple et indolore. Diagnostiqué à un stade précoce, le cancer colorectal se soigne dans 9 cas sur 10.
  • Le dépistage du cancer du col de l’utérus pour les femmes entre 25 et 29 ans. Les 2 premiers frottis sont réalisés à 1 an d’intervalle, puis 1 tous les 3 ans, si le résultat est normal. 

Plus on avance en âge, plus il est important de faire attention à sa santé, car l’organisme devient plus fragile. Pour autant, il ne faut pas attendre d’avoir 50-60 ans pour s’en préoccuper. Une fatigue chronique, un essoufflement ou des douleurs, quelles qu’elles soient, ce n’est pas normal. Il ne faut pas s’y habituer ni mettre cela de côté. Il n’est, toutefois, jamais trop tard pour prendre soin de soi, cela a toujours des vertus.

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