Définition de l’addictologie

L’addictologie est une spécialité de la médecine consacrée à l’étude et à la prise en charge des addictions. Ce domaine de recherche a pour objectif de mieux comprendre, dans un cadre commun, les psychopathologies entraînant les rapports de dépendance. 
  
L’addictologie ne s’intéresse pas uniquement au produit qui rend dépendant, mais à l’individu d’un point de vue psychologique, neurobiologique ou encore clinique, et à l’environnement (sociologie, géopolitique, économie, anthropologie culturelle…) qui interagit avec l’individu. 

Pour bien comprendre, une addiction se caractérise par une dépendance physique, psychologique et comportementale. C’est un processus qui repose sur une envie répétée et irrépressible de la réalisation d’un comportement ou de la consommation d’une substance, malgré des efforts mis en place par le sujet pour s’y soustraire et l’apparition de conséquences négatives.

Comprendre l’addiction

Voici les différents types d’addiction, les symptômes et les facteurs de risques à l’origine de ces troubles. 
 

Les différents types d’addiction

Le terme « addiction » englobe toutes les pathologies et troubles du comportement qui ont en commun une relation d’abus ou de dépendance entraînant des conséquences physiques, psychologiques et sociétales. 
  
Ainsi, on distingue : 

  • les comportements addictifs liés à des substances psychoactives comme le tabac, l’alcool, les médicaments (opioïdes, benzodiazépines) ou encore les drogues illicites (cannabis, héroïne, cocaïne, amphétamines…) ;
  • les dépendances sans substance comme la dépendance aux jeux de hasard et d’argent, aux jeux vidéo, au sexe, aux achats compulsifs, aux écrans, au travail (dit « workaholisme »), mais aussi les troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie).

  

Les symptômes de l’addiction 

Les symptômes des troubles et comportements addictifs sont très variables. Toutefois, certains éléments sont souvent révélateurs d’une addiction déjà bien installée : 

  • la perte de contrôle progressive de soi ;
  • l’impossibilité croissante d’arrêter ou de réduire le comportement addictif ;
  • l’envie irrépressible (craving) de consommer une substance ou de réaliser un comportement malgré la survenue de conséquences négatives.

À l’arrêt brutal d’un produit, des symptômes de sevrage, c’est-à-dire des signes de manque physiques et psychiques, apparaissent : 

  • maux de tête et vertiges ;
  • insomnies ; 
  • angoisses importantes ; 
  • repli sur soi et isolement ; 
  • perte ou prise de poids ;
  • grande fatigue ;
  • tremblements ;
  • douleurs physiques ; 
  • problèmes de transit (diarrhée, constipation, vomissements…)...

Schéma sur les signes de sevrage non spécifiques

Les causes et facteurs de risques

Certains produits sont plus addictogènes que d’autres, comme le tabac, le cannabis ou l’alcool. Pour autant, tout le monde ne développe pas d’addiction au moment de leur consommation.
  
En effet, l’addiction naît d’une combinaison entre 3 facteurs :

  • une substance psychoactive ou une activité qui va générer une forte stimulation chez l’individu ;
  • des caractéristiques de vulnérabilité personnelle (génétique et/ou psychologique) ;
  • un environnement, un contexte propice à la naissance d’une addiction.

  
Cette vision de l’addiction a été mise en lumière pour la première fois dans les années 1970 par Claude Olievenstein, psychiatre et fondateur du centre pour toxicomanes de Marmottan, à Paris. Pour lui, la prise en charge d’une personne qui souffre d’addiction n’est pas à aborder seulement d’un point de vue médicobiologique, mais plutôt de manière globale, en prenant également en compte la personnalité et l’histoire de l’individu à travers une approche psychosociologique.

Les dispositifs de soins en addictologie

L’offre de soins en addictologie est structurée au sein de différents dispositifs qui permettent d’organiser des parcours adaptés aux besoins de chaque patient. 
 

L’hospitalisation de jour en addictologie

L’hôpital de jour en addictologie propose aux patients un accompagnement multidimensionnel encadré par une équipe pluridisciplinaire. La prise en charge en hôpital de jour permet : 

  • l’évaluation pluridisciplinaire ; 
  • l’élaboration de projets thérapeutiques individualisés ; 
  • l’instauration d’un sevrage ;
  • la consolidation de l’abstinence ;
  • la prise en charge collective sous forme d’activités thérapeutiques ;
  • l’accompagnement personnalisé tout au long du processus de guérison. 


Les SSR en addictologie

Les services de soins de suite et de réadaptation (SSR) en addictologie ont pour objectif de faciliter la reprise progressive d’une vie normale après un sevrage suite à une hospitalisation ou en accès direct. La prise en charge en SSR vise à maintenir l’abstinence et à prévenir la rechute et les risques liés à la consommation pour les patients.
 

L’hospitalisation complète

L’hospitalisation complète sera nécessaire en cas de : 

  • sevrage programmé nécessitant un suivi médical en continu ;
  • urgence vitale pour la santé du patient ;
  • complications et comorbidités somatiques et psychiatriques.


Ce sera également le cas lorsque l’addiction du patient est tellement importante que celui-ci a besoin d’une prise en charge au long terme pour l’extraire de son environnement et éviter les risques de rechute.

La prise en charge en addictologie

Ces pathologies cérébrales, qui traduisent une grande souffrance et entraînent de nombreux retentissements sur la vie des personnes affectées, nécessitent un accompagnement personnalisé. 
 

Un accompagnement innovant et humain en addictologie

Bien que le patient soit l’acteur principal et incontournable du processus, l’accompagnement humain et la relation de confiance qui intervient entre le patient et son médecin jouent un grand rôle dans la guérison. Dès la première rencontre, c’est généralement l’engagement des soignants et la qualité relationnelle qui permettent de sceller une alliance thérapeutique.
  
Les pathologies addictives sont des maladies chroniques de longue durée qui évoluent dans le temps. Les rechutes sont fréquentes et font partie du processus de guérison. Lors d’une rechute, l’intervention d’un professionnel de santé doit être de soutenir et de remotiver, sans jugement personnel. 
  

Des équipes pluridisciplinaires dédiées

Les addictions sont des maladies qui nécessitent l’accompagnement d’une équipe pluridisciplinaire : médecins, psychiatres, psychologues, infirmiers, art-thérapeutes, éducateurs… En effet, la prise en charge d’une addiction se fait sur trois plans : physique, psychologique et comportemental.
 

Physique

La première étape est celle du sevrage, qui peut se faire de deux manières, en fonction de la demande du patient et du type d’addiction : 

  • L’arrêt total de la consommation du produit sous surveillance médicale, associé à un traitement médicamenteux pour apaiser les symptômes de sevrage.
  • La mise en place d’un traitement de substitution (Possible pour certaines addictions et non toutes : alcool/réducteurs d’appétence, opiacés et tabac/substitution).Est possible pour certaines addictions Le traitement de substitution se fait au moyen d’un médicament qui permet d’apaiser la sensation de manque, mais sans les effets euphorisants de la drogue. Cette solution permet au patient de se libérer progressivement d’un produit et de reprendre une vie normale. 
     

Psychologique 

La dépendance est à la fois physique, mais aussi psychique. Cette envie irrépressible de consommer est généralement liée à la fragilité de l’individu et à ses émotions. La mise en place d’une psychothérapie est essentielle pour comprendre les mécanismes à l’origine de l’addiction du patient.
 

Comportemental 

Le travail doit également se faire sur le plan comportemental, car une addiction est souvent faite de rituels, d’habitudes de vie fortement ancrées qui se sont installés sur le temps et que le patient répète en boucle. 

Un travail en réseau entre tous ces professionnels de santé permet d’éviter les ruptures dans le processus de soin et d’assurer la meilleure prise en charge possible tout au long de la durée de la pathologie du patient. 

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