Prise en charge psychiatrique en ambulatoire : de quoi s’agit-il ?

Le réseau Inicea propose deux types d’hôpitaux de jour (HDJ) pour la prise en charge psychiatrique en ambulatoire :  

• L’hôpital de jour intégré au sein de la clinique, qui accueille majoritairement les patients après une hospitalisation complète pour assurer la continuité des soins psychiatriques et consolider la prise en charge. Ces établissements reçoivent également des patients adressés par les acteurs du territoire (ville et hôpitaux).
• L’hôpital de jour autonome situé en zone plus urbaine, qui se différencie d’un environnement hospitalier classique. Il est davantage orienté vers les pathologies dites « émergentes » (stress, anxiété, burn-out, troubles du sommeil…).

Certaines cliniques Inicea proposent également des consultations externes. Des médecins (psychiatres, psychologues, géronto-psychiatres, pédopsychiatres) y ont installé leur cabinet et reçoivent des patients de la clinique ainsi que leur propre patientèle.

L’orientation vers la prise en charge en ambulatoire dépend de l’état psychologique et psychopathologique de chaque personne. Les patients sont adressés par leur médecin généraliste, leur médecin psychiatre ou par l’hôpital.

L’hôpital de jour reçoit des patients souffrant de divers troubles : 

• troubles de l’humeur (dépression et bipolarité) ;
• troubles anxieux ;
• troubles addictifs ;
• troubles alimentaires (anorexie mentale, boulimie, hyperphagie et potomanie) ;
• troubles de la personnalité ;
• syndromes d’épuisement professionnel (burn-out) ; 
• troubles délirants (état délirant aigu, schizophrénie).  

L’hôpital de jour autonome situé en centre-ville est généralement plus adapté aux troubles mentaux légers à modérés.

EXERGUE
« L’hôpital de jour ne se substitue pas au suivi psychothérapeutique que peut recevoir le patient par son médecin psychiatre traitant ou psychologue en ville. Il s’agit d’une prise en charge complémentaire coordonnée par le psychiatre de l’HDJ. » - Karine JALENQUES, Directrice de la performance et des projets santé.

Après validation de l’indication, l’équipe pluridisciplinaire définit les modalités de prise en charge en fonction des troubles du patient et de sa demande. Le patient est accueilli selon sa pathologie et ses besoins en hôpital de jour, où on lui présente son projet thérapeutique individualisé. Comme le précise Karine Jalenques, « l’objectif de ce programme est de proposer des soins très personnalisés à chaque patient selon ses besoins, mais aussi selon son appétence pour certaines activités ». 

En fonction du projet thérapeutique défini, les soins se déroulent sur une période allant de quelques semaines à plusieurs mois. Ils sont programmés sur une durée d’une demi-journée ou d’une journée, tous les jours pour une prise en charge intensive, ou quelques fois par semaine, voire tous les quinze jours, pour une prise en charge plus légère.

L’état psychologique du patient est réévalué régulièrement afin de modifier et d’adapter les soins proposés et leur fréquence si besoin. À la fin du programme de soins, l’équipe pluridisciplinaire prépare la sortie du patient et passe le relais au médecin de ville.

En fonction de son projet thérapeutique, le patient peut recevoir des soins comprenant des traitements médicamenteux, des consultations individuelles avec un psychiatre ou un psychologue, ainsi que des thérapies de groupe et divers ateliers thérapeutiques (sophrologie, art thérapie, théâtre, musicothérapie, gestion du stress, sport…). Les équipes de soins sont constituées de professionnels salariés et libéraux qui combinent la polyvalence dans le suivi individualisé du patient et l’expertise pour l’animation des ateliers et des entretiens individuels.

Les hôpitaux de jour Inicea proposent également des prises en charge innovantes qui participent au traitement de certaines pathologies comme la dépression : réalité virtuelle, neurostimulation magnétique transcrânienne (rTMS), luminothérapie. La multiplication des interactions humaines (consultations individuelles, groupes de paroles, ateliers) et des interactions technologiques augmente considérablement l’efficacité de la prise en charge pour de nombreux patients.

L’hôpital de jour présente de nombreux avantages pour la prise en charge psychiatrique des patients. Comme le précise Karine Jalenques, l’HDJ propose « une approche du soin pluridisciplinaire qui associe une prise en charge à temps partiel et un pôle de consultation permettant le diagnostic et l’orientation des patients du territoire, en complémentarité du public ».

Proximité et ancrage territorial

Les hôpitaux de jour sont des infrastructures légères, installées dans les centres-villes, qui constituent des relais accessibles et efficaces des centres médico-psychologiques (CMP) et de l’intra-hospitalier. Tous les HDJ sont localisés au plus proche des transports en commun, à proximité des CMP et de la médecine libérale. Ils se dissocient de l’infrastructure de la clinique support, afin de les rendre plus accessibles.

Souplesse et autonomie

La prise en charge se fait en journée ou demi-journée dans un cadre sécurisé, permettant un véritable trait d’union avec le milieu familial, professionnel ou éducatif dans une démarche de réhabilitation. Après leurs soins, les patients regagnent leur domicile sans passer la nuit à la clinique. Ils peuvent continuer à travailler en parallèle et vaquer à leurs occupations quotidiennes. Il est notamment possible de programmer certains soins le soir, en fonction du planning de chaque patient.

Maintien du lien social

L’hôpital de jour autonome situé en centre-ville permet aussi aux patients isolés de se resocialiser. Les groupes de parole et les ateliers thérapeutiques permettent aux patients qui le souhaitent d’échanger entre eux, de s’informer et de créer du lien, ce qui participe à leur mieux-être et à leur guérison.

Comme le souligne Karine Jalenques, « la prise en charge psychiatrique en ambulatoire en HDJ permet à tous de recevoir des soins personnalisés dès les premiers symptômes, le plus précocement possible, pour éviter le déclenchement d’une pathologie psychiatrique ».